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vendredi 26 août 2011

VISION DE L’HOMME

A moins d’un mille des côtes.

Première rencontre avec la terre. Comme la terre émerge des océans, l’homme naît au revers de l’horizon. Sans lui, la côte serait maigre, les ports seraient vides, les lieux déshonorés. D’assez loin encore, d’abord photographié puis filmé à la jumelle, scruté à l’œil nu, l’Homme apparaît. Est il un ou multiple ? Mort ou vif ? La langue coupée ou vraiment loquace ?

Premier pas. Se dessine la côte qui va suivre. Une région commence. On est arrivé sur le point, de l’autre coté, aux marges de l’immensité traversée. On ne doute pas de l’apparition insolite : Le port et ses escaliers, sa jetée, son café. Est-il encore une expérience à vivre juste aux abords ? Atteindre le point noté sur la carte. Un coup de crayon fixe !

Pourquoi atterrir ? Vouloir des preuves, relier les paysages, espérer des témoins. Etre finalement en mauvais terme avec l’infini. Sinon, il y a-t-il encore une vie sur terre ! ? Sur l’horizon géographique, il ne s’agit pas encore de contacts, une règle souligne la ville. Un chemin perd les eaux et le port est fermé. Lente cadence. L’évolution -insignifiante, présage la mort de l’homme. Personne. Juste des arbres, des toits, un amer. Faudrait-il reprendre la mer ! ? Subitement, d’une simplicité comme nul autre, confondu avec l’origine, il fait son entrée et donne l’heure qu’il est. Le voilà, juste. Nous sommes au commencement et il est déjà là.

Au point suivant, il reste à son endroit -imperturbable. Pourtant, il n’y a pas de racines à nos pieds ! Depuis le néolithique, l’homme possède le même corps. Si c’est un homme, il pêche. Il pleut. Une obsession et une seule : Gagner la terre. Obtenir le salut.

Il apparaît pour la première fois, sans sexe ni couleur, rassemblé, immobile, contenu dans l’étreinte de liens puissants. Un flux invisible. Il porte en lui l’immense et donne l’échelle au paysage. Points de vues multiples. L’Homme. L’homme ? Les figures sont exécutées dans un tableau vivant, les saisons et les jours sur un ciel de traîne.

Il vient à la présence, aperçu avant impression, a une respiration égale, partagée de l’inspire à l’expire, halé, millimètre par millimètre, non encore livré au rythme binaire, dessinant une ligne d’un point à un autre, la conscience tenue, se place, et se déplace, circule, appesanti. Tient !? Emerge une grandeur qui n’est pas lui mais dont il tient l’antenne. La loi de la pesanteur peut être ? Une routine. Il s’adapte à lui même. Il montre un prisonnier volontaire ne voulant en rien entrer dans ce qu’il est, cherchant à s’échapper sur le front du ciel. Ce n’est qu’une récréation. C’est pourquoi du mouvement à l’arrêt, l’immobilité fait demi tour. Est-ce le temps de l’agonie ou de renaître ? Tenu en laisse, le promené se distend. On ne sait pas bien faire la différence entre une vie de maître et la carrière d’un chien. Quelle humiliation de n’entrer pour rien dans ce que nous sommes. Le courant est contre, l’homme se convertit en Appelant. Courant pour, il est appelé sur terre. Attendre la renverse pour agir.

Aux antipodes de l’efficience, il va, il stoppe, tente de comprendre, mesure l’orientation, s’achemine vers la permanence. Il ne met pas longtemps à mettre au point sa destinée, s’élance dans un parcours délimité sur la ligne de crête, avant de disparaître. En mer, perdre son âme ou gagner la rive ? Le pas est décisif.

Le rassemblement est au point éminent du chemin, l’heure tourne à la force du poignet. Il va bouger. A t’il choisi d’aller au bout du monde ? C’est entendu. Il se décide, insouciant de l’eau, de la terre et des cieux, marche au plus loin. Subitement, il sacrifie une pose et s’installe tel qu’en lui même, col fermé, obéit aux ordres, s’en retourne. A-t’il vraiment fait le tour ?

Un jour d’élection. A moins d’un mille des cotes, de source certaine, On parie !? Il est en grand nombre et va élire le meilleur moment. Une passerelle s’érige contre les passades. L’accord est au rassemblement, midi sonné. L’expérience devient déjà un plébiscite. Simple souvenir naissant à inscrire au patrimoine. Photo ! Sans aucun mérite, par un verdict surnaturel, une volonté libre, il est choisi. La beauté est démocrate. Il suffit d’être là ; D’être né là ? Naturellement, se montrer digne de cette élévation.

Erreur de perspective ? Des connivences le suivent. Il s’agit d’un véritable défilé. Qui décide pour tous ? Il est accompagné -organisé. Il ne forme qu’un -cerveau. A été ? Combien sont-ils ? Des complices. Il complote. Les silhouettes vacillent. Un rythme régulier où le pluriel repasse au singulier. Il passe, il dépasse un autre et rectifie l’univers. C’est dimanche. Il n’a pas d’obligations. Dans l’uniforme, son type se distingue, sans dommage. La nuit tombe. La foule se disperse.

Il est de plomb et de surplomb, parfaitement campé, les jambes arquées, le geste appris –ne pas bouger pendant de longues minutes. Il a de grands yeux, puissant dès lors qu’il balaie l’univers. Il converge, la terre tourne, l’ordre de la nature est maîtrisé. Soudain, les oiseaux prennent leur envol. En l’espèce, la nature a la vue longue.

Il prend un risque très mesuré à aller au fond. Exploration du haut de la cale ; Il ferre à l’instant, se penche avec grâce pour deviner un monde. Impossible de voir le prédateur ou ses intentions. Est ce qu’il se voit dans un miroir lisse, irisé ? Est-il en contact avec les profondeurs ou juste en train de rejoindre une ombre, le reflet d’un nuage. Il s’incline, en surplomb du vivier, égal devant la mort et revient aussitôt adresser les mots à la surface des vivants. Que les pas viennent à la pensée, les pensées retournent au pas. Il se penche pour avancer. Il est grave, joignant le geste à la parole. Au final, la conversation mène le pas. Un goéland lance un cri.

Selon la fréquence du tempo dominical, il marche d’un pas lent. Il est à ses cotés. Soudain, il rompt, passe le premier et ne pilote plus que pour lui. La distance se creuse. Autre cas de figure : Il s’entend parfaitement. Il marche deux cent pas devant. Il mime. Autre cas de figure : Non las de converser, il fait tenir les pas ensembles. Il entame une manœuvre : Sortie -évitage puis entrée dans le port. Est-ce qu’il vogue en solitaire ? Autre cas de figure : Ne faire qu’un ou changer de forme au grand air. Il se partage en deux moitiés. Voilà, la pose prise ; Une respiration momentanée. Il est pour la première fois tout en dedans, tout en dehors. Un goût salé. Autre cas de figure : L’ascension d’un seul coup de main, d’une brassée, le petit est soulevé de terre en direction du ciel mais la loi de la gravité impose à l’embrassé un retour immédiat. La caravane repart. On a confirmation de l’heure.

Un geste suffit aussi pour entrer dans l’histoire. Nous sommes bien là, c’était bien ici. Le petit trotte avec d’autre. Le grand a les bras ballants. Soudain, il fait un effort inexplicable. Alors qu’il se tient coi, il exerce une formidable pression vers le haut. Montrer du doigt. Il soulève un lieu, une anecdote, toute une histoire, de faits avérés qu’il transpose et dirige d’une main de maître. Mais la brume arrive, à couper au couteau. Un coup d’épée dans l’eau. Toute initiative devient futile. Maintenant le rempart est balayé. Il disparaît avec les cheminées. C’est ainsi, la côte est rayée.

A première vue, il est toujours là. Que la brume de beau temps se dissipe et la distance le permette, le voici posté sur le rivage à distance égale. On ne sait pourquoi, il précède le monde. Il se nourrit d’iode, immobile, debout, nu parmi d’autres, il se tient placé au regard de l’horizon. Une obsession. Ou il s’expose en pleine lumière, ou il tient conciliabule sous de petites huttes. Au jeu de plage, c’est toujours le petit qui bouge le premier. Des trajets absurdes. Les cris annoncent qu’il vaut mieux laisser un pied de pilote. Des mouvements interrompus. Quand vient le cri, vient la palabre. L’échouage est proche. Les paroles surgiront avec les vagues. L’homme est un animal de conversation, marque la terre de son passage.

Il va bien quelque part mais ça n’a pas l’air d’être important. Silencieux, il est pris dans une habitude précise, se comporte avec exactitude, légèrement aplati par la distance sur le mur du fond. Virer avant d’échouer. Il va jusqu’au bout, revient, jamais débouté. Il ne pense pas sa marche. Il va un peu plus vite au retour. Il regarde enfin ses pas. Il rappelle une dernière fois, à la limite de la mer, avec un masque aussi grand que le corps. Ne plus se retourner. La figure de l’homme a disparu parce qu’aucune espèce n’a prévu sa disparition, excepté l’Homme.

;margi� � gt N@margin-bottom: 0cm;margin-left:18.0pt;margin-bottom:.0001pt;line-height:150%'>Alors, on casse le prix de l’union. A moins que derrière la tractation, un préavis avant l’interdit, émerge l’expression d’un rapport social, dépassant l’inédit. Alors l’accord est trouvé, l’amour peut durer. Des paysages choisis, non subis.

Ça ne sent plus les égouts, ça sent la mer et les laminaires.


NI PLAGE NI DECHARGE

Ruines en roc, terrain vague, mauvaises herbes, crépidules et mollusques flasques de l’arrêté préfectoral, lichens caramélisés livrés par la dernière marée,

sont les attributs de la nature dans son résidu.

Bidons de gazole cru, tonneau percé, polystyrène expansé, doigts arrachés,

souvenirs délattés livrés par la dernière marée,

sont la lutte et la souffrance d’un peuple!

Mer douce, terre de sel, corps morts chassés,

savourer l’empreinte, le pied fuyant, le corps marrant, une chaîne sans fin, un danger isolé.

De carrières en cimetières, laissez pourrir nos épaves, macérer nos pensées!

En faisant le tombeau de leur berceau, les coques renferment à jamais,

ventre à terre, les miasmes et tous les restes.

Il faut maintenant revoir les temps.

La vie, enfin se conjugue au présent progressif.


LA GREVE EST NOTRE PATRIE

Allons plus loin, troubler l’histoire, à l’âge des pierres,

déconstruire nos digues, depuis la civilisation jusqu’à l’énigme des murs tombés.

les quais ont-ils basculés ?

l’abri du marin n’a plus de toit ? (Pourquoi)

les cales interrompues les hommes disparus ?

Anneaux squelettes, impossibles appontements, viviers du temps.

Où est le mouvement des hommes ?

Les navires désarmés tiennent à leurs amarres.

Deci delà, les gisantes, affranchies de la propriété,

sans aucune inscription au patrimoine de l’humanité, incarnent la vie, comme toujours.

Un pacte pour la paix !

Ici, résonance du cri, les oiseaux accompagnateurs

survolent les méandres de l’esprit. ici, répond l’écho lointain de l’humain, qui à sa juste place

présente l’insouciance.

C’est encore, au point limite d’en perdre la trace, guetter les pas camarades.

C’est encore, au point limite d’en perdre la trace,

l’être mâtiné d’un grand courant.

S’écrier, au comble : Le peuple, c’est moi.

Les présents signataires appellent à une mobilisation de l’âme

dans le respect de l’inouï.


MANIFESTE POUR LA GREVE

Michel LE BRIGAND

NON A L’ITINERAIRE, OUI A L’ITINERANCE

Il nous faut quitter les aires alarmantes pour plonger, droit du sol, droit au sol, le regard pour mieux s’élever! Etre dans ses bottes, saisir la mer par le bras,

au détour d’une mare, dériver en toute impunité,

sans surveillant de baignade.

Idem au ciel, à l’appel d’une aigrette, enjamber des nuages,

survoler des planètes, parcourir des estuaires.

Il nous faut quitter les aires alarmantes pour plonger, se laisser aller

à ses pas, traverser des steppes et des déserts, ça et là, des critères :

Conviendrait à naturaliste, ignorant l’érudit.

Il nous faut quitter les aires alarmantes pour faire marche arrière.

Au décor, s’envoyer promener, dans l’antichambre de la mer qui monte ou de la mer qui descend. Aucune distinction. Contre toutes les marches qui sont au nom

du cœur, de l’exploit ou de la circulation sanguine. Aucune marche ne doit être forcée.

Sur le rocher, gisant, abandonné, seul, soudain au sol, pour ne pas perdre la boussole, la solitude nous unit et ne se partage pas. Nous ne sommes même pas nous, sur le principe d’aucun engagement. Nous ne tomberons pas plus bas, nous assistons à l’interrompu -brume adhérant à l’estran pour garder un moment, inouï, dans la situation actuelle –flou, vers des horizons nouveaux, Jusqu’à l’extrême.

BOYCOTT DU GR

Il nous faut refuser de partir d’un point pour aller à un autre. Il nous faut sortir du milieu et ne pas faire la ronde, Dire non à la collectivité du bavardage. Laisser les corps s’abandonner, délivrés de l’hygiénisme.

Nul n’a besoin de courir pour le salut de son corps Nul n’a besoin d’un cerf volant pour rêver, encore moins d’une canne pour marcher.

Le point de vue dominical du chemin petite bourgeoise s’est popularisé. Où est donc l’opposition ?

LE PARTAGE DU TEMPS

Fuites et retrouvailles, introspection, extrapolation. Regarder son ombre, aussi. Quand la terre est molle, il devient impossible de songer. Image par image, les accents s’enlisent dans la monotonie. Reprendre la marche. Se mettre en grève. Assumer le baissant qui tend. Piquer un rire fou pendant que la mer va gronde.

L’énergie a du flot, les intermittents cherchent à durer. Ils n’en n’ont jamais pour très longtemps, malgré les jours de marche à perte de vue, qu’ils aient pied dans la tangue, qu’ils évitent les souilles, qu’ils jettent à bas le joug de la servitude, debout face aux turpitudes. Lutte entre la terre et l’eau. Vite alors, chevaux au galop,

assenez le coup fatal. On ne se baigne jamais deux fois.

PAUVRE PECHEUR

Pauvre pêcheur, tu as perdu ta cote, pris dans la nasse, la nasse t’as pris

dans l’agitation du monde. Je sais c’est toujours mieux quand ça mord, alors, imperturbable

tu soulèves ton rocher. Les politiques pudiques luttent contre l’excès de l’accès.

Contre l’optimisme de la volonté, la raison est pessimiste.

Ne faites pas de publicité à la grande marée basse.

La grève est un territoire de marque à l’odeur parfois pestilentielle.

N’oubliez pas la reproduction des faibles.

LE DROIT DE SE METTRE EN ARRET

Il nous faut détruire la mécanique des programmes, renoncer au masque du faire, pour avoir l’être, un nom à soi

gravé à même le sable en toutes lettres et visible à l’œil nu.

Pour l’union libérée de l’ipseïté maintenant dénudée.

Où la présence de l’homme n’est pas indispensable, sur toute la surface,

Qui est là pour te quoidire ? Non au contrôle social. Ton action !?Traîner des pieds ! En surplomb de l’horizon.

Vérifier pour qui, et vérifier pourquoi. Et que mon abréaction demeure,

le temps de la révélation.

Abaisser le coût de vivre et renchérir le goût de vivre.

Sinon sonnez coquilles vides et concassées,

Alors l’humeur piétine. Vas y comme je

Vas y comme je te coupe, ta parole est contre moi

Derrière leur pare-brise, des couples en solde, à l’abri du vent,

chuchotent des réductions ou se font des promotions.

Alors, on casse le prix de l’union. A moins que derrière la tractation, un préavis avant l’interdit, émerge l’expression d’un rapport social, dépassant l’inédit. Alors l’accord est trouvé, l’amour peut durer. Des paysages choisis, non subis.

Ça ne sent plus les égouts, ça sent la mer et les laminaires.


NI PLAGE NI DECHARGE

Ruines en roc, terrain vague, mauvaises herbes, crépidules et mollusques flasques de l’arrêté préfectoral, lichens caramélisés livrés par la dernière marée,

sont les attributs de la nature dans son résidu.

Bidons de gazole cru, tonneau percé, polystyrène expansé, doigts arrachés,

souvenirs délattés livrés par la dernière marée,

sont la lutte et la souffrance d’un peuple!

Mer douce, terre de sel, corps morts chassés,

savourer l’empreinte, le pied fuyant, le corps marrant, une chaîne sans fin, un danger isolé.

De carrières en cimetières, laissez pourrir nos épaves, macérer nos pensées!

En faisant le tombeau de leur berceau, les coques renferment à jamais,

ventre à terre, les miasmes et tous les restes.

Il faut maintenant revoir les temps.

La vie, enfin se conjugue au présent progressif.


LA GREVE EST NOTRE PATRIE

Allons plus loin, troubler l’histoire, à l’âge des pierres,

déconstruire nos digues, depuis la civilisation jusqu’à l’énigme des murs tombés.

les quais ont-ils basculés ?

l’abri du marin n’a plus de toit ? (Pourquoi)

les cales interrompues les hommes disparus ?

Anneaux squelettes, impossibles appontements, viviers du temps.

Où est le mouvement des hommes ?

Les navires désarmés tiennent à leurs amarres.

Deci delà, les gisantes, affranchies de la propriété,

sans aucune inscription au patrimoine de l’humanité, incarnent la vie, comme toujours.

Un pacte pour la paix !

Ici, résonance du cri, les oiseaux accompagnateurs

survolent les méandres de l’esprit. ici, répond l’écho lointain de l’humain, qui à sa juste place

présente l’insouciance.

C’est encore, au point limite d’en perdre la trace, guetter les pas camarades.

C’est encore, au point limite d’en perdre la trace,

l’être mâtiné d’un grand courant.

S’écrier, au comble : Le peuple, c’est moi.

Les présents signataires appellent à une mobilisation de l’âme

dans le respect de l’inouï.

NON A L’ITINERAIRE OUI A L’ITINERANCE

BOYCOTT DU GR

LE PARTAGE DU TEMPS

PAUVRE PECHEUR

LE DROIT DE SE METTRE EN ARRET

NI PLAGE NI DECHARGE

LA GREVE EST NOTRE PATRIE

ON NE VA TOUT DE MÊME PAS SE BATTRE CONTRE DES MOULINS

Et tout d’abord, quelques vérités énergétiques !

La vérité, c’est que tous les habitants de la planète ont un mode de vie différent

et si tous vivaient comme un français, il faudrait deux terres supplémentaires.

La vérité, c’est que soixante pour cent des français partent en vacances.

La vérité, c’est qu’un passager Paris Londres

dépense autant d’énergie qu’un ménage pour se chauffer pendant un an.

La vérité, c’est que trente sept pour cent des français ne croient plus au paradis.

La vérité, c’est que soixante six pour cent des français

prennent de bonnes résolutions en début d’année.

La vérité, c’est que trente cinq pour cent des français

vont régulièrement à la bibliothèque.

Faites vos calculs. Autrement dit, il y a…Il n’y a pas de ciel sans CO2.

Une vérité qui monte au ciel et comme elle ne tombe pas du ciel,

il ne suffit pas d’avoir l’air ! L’homme décide de prendre en main

les courants d’air. Ce n’est pas du vent. Il courre après, l’air de rien

mais il traîne des pieds pour prendre les choses en main.

Je résume : Comment attraper l’air avec les mains,

sans réchauffer l’atmosphère !

Ça me fait penser à Kyoto. Car pour Kyoto, on traine des pieds

ou on fait des pieds et des mains.

J’ai une question à vous poser.

Kyoto, d’après vous c’est devant ou c’est derrière ?

On ne sait jamais. On dit ! Partons dès maintenant pour Kyoto.

Il faut se dépêcher avant Kyoto.

Mais si Kyoto est si proche pourquoi aller vite ?

On devrait dire : Rien ne sert de courir, Kyoto est loin.

Puis tout à coup, Kyoto, c’est trop tard.

C’est comme si il y avait eu un tremblement de terre.

Donc ? c’est Kyoto ou c’est trop tard.

Mesdames et Messieurs :

Rapport au temps et à l’espace, la roue tourne.

La roue tourne depuis moins trois milles.

Et l’hélice revient, plus lisse que jamais.

Sur terre, sur mer, dans l’atmosphère,

c’est dans l’air du temps.

A cause d’une nouvelle attaque –à commencer par la corrosion.

Le temps se dégrade.

Alors, on ne va tout de même pas se battre contre des moulins !

Rappelez vous :

« Homme découvert, homme a moitié combattu.

Je ne perds rien à me tenir sur mes gardes,

car je sais par expérience que j’ai des ennemis visibles et invisibles.

Et j’ignore où, en quel temps et en quelle figure ils doivent m’assaillir »[1].

Ce qu’on demande, c’est si la roue va continuer longtemps

à nous faire tourner en rond. Pour et contre,

ceux qui ne sont pas contre et ceux qui ne sont pas pour.

« Entre les deux extrémités de couard et de téméraire,

la valeur tient le milieu »[2]. Et l’ensemble tient du cercle !

Et je ne vous parle pas de qui tire sur la corde. Une corde raide.

Ils sont une majorité et ne font pas de sentiment.

Autre question à poser rondement :

Le vent est-il la façon la plus naturelle d’avancer ?

S’agit t’il d’une perspective qui renversante ?

Si oui, à quel degré ?

Quel est le point de bascule ?

Allons nous continuer à creuser ?

A creuser des puits ou s’aligner face au vent ?

Peut on avancer contre vents et marées ?

Vous voyez, ça tourne, ça tourne, mais ça tourne en rond.

C’est toujours précaire, légèrement insoustenable. You see what I mean !?

Et plus vite, tu meurs. Car depuis le temps qu’on est fixé a mort

sur les énergies fossiles. Et le temps des moulins qui n’a rien arrangé.

Rappelez vous ! Le meunier s’est endormi.

Et le moulin a tourné plus vite encore.

On n’a pas veillé au grain.

Le vent du progrès, je vous passe les détails.

Et voici maintenant qu’on s’éveille.

Le monde à l’envers.

Des moulins sans farine, des avions à terre,

des roues qui tournent sur place !?

Des champs à l’horizon des mers.

Des fermes aquatiques.

Des parcs entiers conçus dans le seul but de brasser de l’air.

Quel est le sens du transport ?

Quel est le prix du billet ?

Voilà qu’on accroche le ciel à la terre par des portes coulissantes

et l’histoire reprend son vol.

Depuis le 1er juillet l’énergie est libérée.

Mais beaucoup d’inconnues demeurent dans cette filière.

II

Qui poursuit sa route, voit au loin les éoliennes qui, majestueuses

en appellent à lever les yeux au ciel

et recomposent ainsi le panorama avec ou sans nuages.

Elles vous surprennent dans la brume du matin et vous rappellent

que rien n’est vain.

Soudain, l’horizon pose la limite à l’infini.

Grâce à qui ? Grâce à cette rotation synchronisée à l’ordre de la terre.

Comment ne pas avoir l’air bovin ?

Et comment ne pas tout remettre en cause ?

Il y avait le chant des sirènes, il y a maintenant le chant des éoliennes.

Comment rester droit sur la route qu’on s’était tracé ?

Car vous vous approchez, elles vont vous saisir de leur bras

et vous envoyer en l’air.

C’est donc pour votre sécurité

qu’il est interdit de se rendre au pied des éoliennes.

Il est bon d’être au courant.

A votre décharge,

quand l’éolien tourne en rond, les bras ballants,

l’éolien montre aussi sa force mais tout est relatif,

face aux géants, les éoliennes, montées sur leur pointe des pieds,

n’y peuvent rien. Pas plus que l’éolien qui remporte le masculin,

les géants de l’énergie ont plus de poids.

Une règle subsiste : Les éoliennes s’accordent à l’éolien

en genre et en nombre comme pluriel et singulier. CQFD

D’où ce grand courant : Qui consiste à vouloir doper l’éolien.

Pourquoi vouloir doper l’éolien ? Pour améliorer ses performances,

on s’en doute ! Devant l’autre, on est altéré.

Mais puisque qu’il s’agit d’énergies inépuisables, dites moi au nom de quoi on ne pourrait pas laisser faire la nature !? L’Un peut donner du multiple. Laissons la reproduction à l’œuvre en temps ouvrable.

L’éolien est acculé. Vous me comprenez ! ?

L’éolien, l’éolienne, c’est d’abord, à ce qu’on dit, une affaire de cœur.

L’air est giflé par les pales. De bons sentiments, c’est ce que je disais.

Et je ne vous parle pas des caprices du vent.

Quand les éoliennes voudraient leur place au soleil,

d’autres inconnues…/Oui, quand elles voudraient faire leur place au soleil

et il faut s’y arrêter un peu, bronzer, devenir toujours plus désirables/

D’autres, inconnues restent dans l’ombre.

Et pourquoi n’iraient-elles pas faire un petit plongeon,

entraîner le courant des mers.

Oui, prendre la mer à rebrousse poil ;

car au fond, (ou en surface), il suffirait que des hélices géantes

tournent lentement pour ne blesser qui que ce soit.

pour échapper ainsi à la mort programmée. Plutôt mort que propre !?

Oui, je sais ! Est-ce que la vie n’est pas amour puisqu’elle joue avec la mort ! ?

Oui, enfin, soyons concret. Prenons les faits tels qu’ils se présentent.

En attendant de mettre la campagne à la mer,

plus la brise va croissant, plus il semble

que ces grandes asperges aspirent le paysage

par une tentative de séduction permanente.

Elles tournent les sens aux passants,

ridiculisent les épouvantails par leur grandeur,

font monter le sang aux habitants qui ont la tête qui gondole. On s’en doute. Les habitants disent : ça fait tapisserie ! Puis ils ne cessent de les regarder sans détourner la tête. Elles mettent la campagne au vert, sous leurs yeux. Les riverains sont tout bonnement hallucinés, et la cause en est :

Les courants d’airs.

Avaler de l’air est parfois dommageable. Il faut s’y résoudre.

L’éolien, lui, est réputé pour son silence. On ne le voit pas arriver.

Tout à coup, il est là. Le fermier, dit-on, s’en aperçoit,

quand le lait des vaches tourne. Alors, il s’écrie :

L’éolien est parmi nous. Oui da !

Il se met à genoux et tend l’oreille mais pas de bruit, pas d’odeur.

Alors, il jette le lait avec la vache dans la mangeoire.

Et il suffira que le vent s’estompe pour que tout s’arrête.

Les éoliennes tournent lentement leur bras dans le ciel

qui est toujours malgré tout instable, et le ciel s’éclaircit d’un fond bleu,

c’est le temps qui s’arrête aussi, on dirait. Il fait beau.

Le ciel s’est enfin dégagé.

Opportunistes, les éoliennes en profitent pour faire du zèle. La grève du zèle. (Bâillement) Le vent tombe. Et c’est rideau. (extinction des lumières).

On dirait que le spectacle est intermittent.

Maintenant, vous vous en doutez, pas question de ne parler pour ne rien dire,

en somme, d’être un moulin à parole, ce qui compte, c’est d’être naturel.

Il ne faudra donc pas dire : C’est de notre moulin que je vous écris, mais

« c’est au nom de la nature que je vous parle ».

Michel LE BRIGAND



[1] Don Quichotte Tome 2. page cent quarante.

[2] « « p 47.